Bypass gastrique

Parmi les interventions chirurgicales envisagées pour traiter l'obésité en Belgique, le bypass gastrique est actuellement  l’opération la plus pratiquée. Le Centre namurois de l’Obésité vous l’expose ci-dessous.

Le bypass : aspect technique de cette chirurgie de l'obésité

Bypass gastrique pour traiter l'obésité dans une clinique de NamurLe bypass consiste en la séparation de l’estomac en deux, un petit estomac  et la cavité gastrique résiduelle. Seule la petite poche est mise en continuité avec l’intestin grêle. Lorsque ce petit estomac est rempli par une petite quantité de nourriture, la sensation de satiété apparait. On appelle également cette pratique un « court-circuit gastrique », car une partie du tube digestif est court-circuitée et donc la digestion commence plus loin sur celui-ci.

L’opération est réalisée par laparoscopie et dure en moyenne deux heures. Elle est en théorie réversible, bien que cela ne soit pas le but recherché, l’obésité morbide étant une maladie chronique nécessitant un accompagnement sur le long-terme.

Dans la mesure du possible, nous associons au bypass gastrique l’ablation de la vésicule biliaire.

A quels patients destine-t-on le court-circuit gastrique ? Indications

Contrairement à la sleeve gastrectomie et à l’anneau gastrique, la technique du bypass s’adapte à tous les types de comportement alimentaires : les grignoteurs comme les mangeurs de volumes importants. Elle est adaptée aux patients présentant un reflux d'acide gastrique car ce reflux est de facto traité par cette séparation de l'estomac en deux parties.

Plusieurs conditions doivent être remplies pour accéder à ce type de chirurgie en Belgique :

  • Avoir 18 ans minimum ;
  • Présenter un BMI ou indice de masse corporelle supérieur à 40. (lien vers le calcul du BMI) ;
  • Ou présenter un BMI entre 35 et 40 avec un ou plusieurs facteurs de comorbidité reconnus : hypertension artérielle non contrôlée malgré une médication multiple, diabète ou syndrome d’apnée du sommeil;
  • Dans les cas d'un échec après une chirurgie bariatrique antérieure, c'est-à-dire en cas de perte de poids insuffisante (BMI restant supérieur à 35) ;
  • Avoir bénéficié d'un encadrement diététique préalable;
  • Après réalisation d'un bilan complet soit ambulatoirement soit lors d'une hospitalisation de 24h.

A ces conditions le bypass gastrique peut être  pris en charge par l’INAMI.

Perte de l’excès de poids suite au bypass

Avec le bypass, le patient peut s’attendre à une perte de plus de 60% de son excès de poids (la référence étant toujours l’IMC pour indice de masse corporelle ou BMI pour Body Mass Index). La plus grande partie de la perte de poids survient durant la première année après l’intervention. Suit une période de stabilisation, avec possibilité d’une légère reprise de poids.

Ce résultat ne dépend pas seulement de l’opération. D’autres facteurs influencent le succès du bypass :

  • Le respect des consignes et du suivi diététiques, avec une alimentation équilibrée. Le bypass permet une alimentation variée et ne doit pas s’accompagner de vomissements ou de blocages. Si ces symptômes devaient néanmoins apparaître, il est nécessaire de revoir votre chirurgien car des examens complémentaires et un traitement peuvent être indiqués;
  • La reprise d’une activité physique régulière : il importe de perdre de la masse graisseuse, mais de conserver ou renforcer la masse musculaire. De plus, une activité physique permet d’améliorer votre capacité cardiaque et pulmonaire. L'équipe de kiné du CNO vous propose un programme de remise en forme postopératoire adapté à vos caractéristiques propres, en salle à la Clinique Saint-Luc. Ce programme permet ensuite de vous orienter vers l'activité physique de votre choix, en y étant bien préparé afin d'éviter les accidents liés à la reprise de l'exercice physique.

"Un ou une patient(e) opéré(e) d'une chirurgie bariatrique adaptée qui respecte les consignes et le suivi diététique avec une reprise progressive d'une activité physique régulière bénéficiera d'un résultat efficace en terme de perte de poids, de réduction de ses problèmes de santé liés au surpoids et ce sur le long-terme". Dr R Rubay

Complications liées à l'intervention en chirurgie bariatrique

Le bypass est l’intervention bariatrique présentant le moins de risque de complications. Il est possible de constater à court-terme :

  • Une mauvaise cicatrisation, un saignement, un abcès peuvent survenir en postopératoire pouvant nécessiter une ré-intervention. ;
  • Une phlébite (caillot au niveau des veines profondes des jambes) peut survenir, étant favorisée par le surpoids et l'intervention chirurgicale. Cette phlébite peut entrainer une embolie pulmonaire. Une mobilisation rapide, le port de bas de contention et des injections sous-cutanées quotidiennes de dérivés héparinés permettent de diminuer ce risque.

Divers aspects sont à surveiller à long terme :

  • Carence en vitamines: une malabsorption peut entraîner une carence en certaines vitamines. Avec l’accompagnement de l'équipe du CNO et de votre  médecin généraliste, une prise de sang régulière détermine si le complément vitaminé est suffisant ou non. Si pas, une intensification de l’apport, par voie buccale ou par injection pourra être envisagé ;
  • Chirurgie plastique: le maintien de l’élasticité de la peau dépend de la vitesse de perte de poids et de critères physiologiques qui vous sont propres. Certaines personnes observent une perte harmonieuse, d’autres souffrent d’un excès cutané gênant au quotidien. Après la stabilisation pondérale, une consultation avec l'équipe de chirurgie plastique pourra s'envisager pour évaluer la meilleure solution possible;
  • Suivi psychologique : la perte de poids peut s’accompagner à la demande du patient d’un suivi psychologique, avant et après l’intervention bariatrique. Ce suivi peut vous aider dans certaines situations de vie qui peuvent être difficiles à gérer.
  • Révision du bypass : il peut arriver, rarement, que malgré l'observation d'un suivi rigoureux, le bypass n’apporte pas toute satisfaction par rapport à la perte de poids envisagée. Si le BMI reste supérieur à 35, la révision de l’intervention peut parfois s'envisager. Il est en effet possible de modifier la longueur de l’intestin grêle, afin d'augmenter la malabsorption ou d'augmenter la sensation de satiété par mise en place d'un anneau autour de la petite poche gastrique.

Vous envisagez une chirurgie bariatrique et désirez en savoir plus sur le bypass gastrique à Namur ?

Contactez l'équipe du Centre Namurois de l'Obésité pour obtenir des informations complémentaires sur le bypass, ou un rendez-vous. Nous sommes disponibles par téléphone ou via un formulaire en ligne.


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